Que peut-on y gagner ?
Une étude récente montre que l’adoption de technologies adéquates pour les nouveaux bâtiments (efficacité digitale, pompes à chaleur, énergie solaire générée localement) permettrait de réduire de 80 à 90 % les émissions de CO2 dans l'ensemble du parc immobilier d'ici 2030 ! Le potentiel d'économies d'énergie est compris entre 20 et 33 % pour les bâtiments commerciaux et s’élève à plus de 50 % pour les bâtiments résidentiels.
Tient-on suffisamment compte de ces opportunités lors de la phase de construction ?
De plus en plus, mais le potentiel reste énorme, surtout que les solutions sont à portée de main. Seuls 25 % des coûts totaux d’un bâtiment concernent la construction. Pas moins de 75 % ont trait à des frais opérationnels. Pour les réduire au minimum, il convient de réfléchir à la manière dont toutes les technologies doivent interagir, et ce dès la construction et la conception de votre bâtiment. Mais nous ne parlons pas seulement des bâtiments neufs. Nous n’y parviendrons pas en nous concentrant uniquement sur la construction neuve : nous devons aussi rénover notre patrimoine et le rendre plus efficace en énergie.
Quel rôle joue la révolution numérique là-dedans ?
La digitalisation est un facteur déterminant ! La première étape importante, c’est de comprendre quels postes consomment de l’énergie et en quelle quantité, et plus important encore, de savoir où l’énergie est gaspillée. Et c’est loin d’être le cas dans toutes les entreprises. Plus vous disposerez de données, plus vos décisions seront éclairées. Mais il ne suffit pas de collecter des données, il faut aussi agir intelligemment en les analysant et en les transformant en informations exploitables qui permettent de poursuivre les optimisations.
Cette approche est-elle réservée aux projets à grande échelle ?
Actuellement, le Building Management Systems (BMS) est réservé aux bâtiments à grande échelle, comme les immeubles de bureaux, les centres de données ou les bâtiments d’utilité publique, comme les hôpitaux. Cela devrait changer rapidement dans les années à venir. Les bâtiments de taille moyenne et petite seront beaucoup plus souvent équipés de systèmes BACS (Building Automation Control Systems). Par ailleurs, je constate que les principes de base s'étendent progressivement au marché privé. Les foyers devront également apprendre à gérer intelligemment leur énergie en fonction des besoins des utilisateurs et de la disponibilité de l'énergie. On en revient à notre principe de Smart and Green, intelligent et durable.
Avez-vous constaté une évolution chez vos clients au cours des derniers mois ?
Certainement, et c’est une tendance qui s’est confirmée lors de notre Innovation Summit. Les entreprises s'adressent à nous depuis longtemps pour savoir comment rendre leurs bâtiments plus intelligents, plus efficaces sur le plan énergétique et moins dépendants du pétrole et du gaz, mais la crise énergétique actuelle a clairement servi d'accélérateur.
Nous voulons soutenir ces clients pour l’ensemble de leur projet. Nous pouvons reconstituer le puzzle étape par étape, et ce pour tout le cycle de vie (de la conception à l’entretien). Pour les entreprises, il n’est pas toujours évident d'avoir une vue d’ensemble et de savoir ce qui est fonctionnellement nécessaire pour atteindre les objectifs prédéfinis. C’est en cela que nous intervenons.
C’est précisément ce qui m'apporte une satisfaction au quotidien. Nous emmenons nos clients sur la voie d'une plus grande efficacité et d'une plus grande durabilité. Ainsi, au terme de notre série de trois articles, nous revenons à notre point de départ : c'est la seule direction viable pour une Europe puissante.