Economie circulaire : facette majeure d’une économie plus viable et vertueuse
Trop souvent réduite au recyclage, l’économie circulaire repose sur une meilleure utilisation des produits manufacturés : en allongeant leur durée de vie, en les réparant, les faisant évoluer ; et surtout, en les concevant pour améliorer leur performance environnementale et faciliter leur réparation. Le recyclage, incontournable, ne doit intervenir qu’en dernier recours.
Selon le Circularity Gap report 2023, moins de 8% des matières premières extraites sont réutilisées. L’économie circulaire permettrait de répondre à l’ensemble des besoins au niveau mondial avec seulement 70% des matériaux extraits actuellement. Ce n’est plus une option ; les entreprises qui n’adopteront pas ce modèle ne pourront plus produire, confrontées à un manque de ressources et de matières premières, et contraintes par des réglementations beaucoup plus exigeantes.
L’économie circulaire, c’est basculer dans l’inconnu à tous les niveaux
Mais basculer vers l’économie circulaire, c’est un peu basculer dans l’inconnu, en tous cas, tout repenser : la gestion des ressources, humaines et financières, le modèle économique, la gouvernance, les relations contractuelles, les processus de production, les processus qualité, la supply chain, les systèmes d’information. Sans compter l’environnement externe qu’il faut adapter (fiscalité, réglementation, normes…)
Imaginons un équipement utilisé au maximum de sa durée de vie et collecté par nos soins. Pour y parvenir, il faut contractualiser avec un client qui est devenu fournisseur. Dans les nouvelles conditions générales de vente, il faut apporter une réponse légale à de nouveaux risques alors que la jurisprudence n’existe pas encore. Puis il faut mettre au point de nouveaux procédés qualité, une nouvelle logistique avec de nouveaux partenaires capables de reprendre et d’acheminer les produits. Il faut les identifier, en assurer la traçabilité, leur attribuer une nouvelle fiche descriptive afin que ce produit puisse être considéré comme issu de l’économie circulaire.
Nous cherchons à maximiser le réemploi des pièces et sous-ensembles dans nos réparations. Là aussi surgissent des problématiques juridiques, de traçabilité et de données. Sans compter le problème de trouver la place pour stocker physiquement les équipements à circulariser ainsi que les pièces de rechange “d’occasion” à l’heure où le foncier se fait rare.
A l’autre bout de la chaîne, pour répondre à nos ambitions d’éco-conception, il faut parfois trouver des prestataires spécifiques pour tel ou tel matériau biosourcé ou issu du recyclage. Ils sont encore peu nombreux, alors que la diversification des fournisseurs est historiquement un gage de résilience. Ils sont aussi, en règle générale, plus onéreux !
Les difficultés sont nombreuses mais l’opportunité n’en reste pas moins à saisir. Car au-delà de ses avantages en matière environnementale, l’économie circulaire est un vecteur de développement économique local. Collecter, réparer, moderniser des équipements existants, tout cela se fait en France, en région, en s’appuyant sur des compétences locales, avec autant d’emplois et de filières qui se développent.
Pour basculer : de la prise de risque et des talents
Basculer vers l’économie circulaire nécessite des investissements. Et de faire appel aux meilleurs talents de l’entreprise pour résoudre des challenges qui ne s’étaient encore jamais posés ainsi. La prise de risque est donc importante, ces ressources ne pouvant être mises au service de projets de développements classiques.
Alors pourquoi a-t-on décidé d’accélérer ? D’abord parce que nous sommes convaincus que demain, l’économie circulaire sera un vrai facteur de résilience et de robustesse des chaînes d’approvisionnement. Ensuite, parce que des études menées par Schneider Electric montrent que les produits issus de l’économie circulaire permettent de réduire en moyenne de 35 % les émissions de CO2 par rapport à une première fabrication.
Après avoir travaillé depuis tant d’années sur la transition énergétique, nous pensons qu’il est incontournable de travailler sur la transition circulaire, qu’elle s’imposera naturellement à nous et à nos clients et que, comme dans toutes les grandes conquêtes, mieux vaut avoir un coup d’avance.