Schneider Electric, leader de la transformation numérique, de la gestion de l’énergie et des automatismes, a remporté un important appel d’offre auprès de Bouygues Energies et Services pour la fourniture du matériel électrique du projet "Six Degrés" à Gentilly grâce à sa proposition de matériels issus de l’économie circulaire.
"Six Degrés" est un projet immobilier de 39000m² conçu par les agences Hardel Le Bihan Architectes et Alain Barthe Architecture, comprenant des bureaux flexibles et modulables et des services, 7 000 m² de terrasses, patios et rooftops. Il peut accueillir 2 900 personnes au sein de trois bâtiments reliés entre eux par des passerelles et des terrasses arborées. Il est situé à Gentilly (94), à 100 mètres de la future station de métro Kremlin-Bicêtre Hôpital (ligne 14), sur un terrain en légère pente… d’environ 6 degrés.
C’est un projet unique en son genre. Alors qu’il aurait été plus simple d’utiliser des matériaux et méthodes de construction traditionnels mais plus émetteurs de carbone, SCOR Investment Partners (investisseur et maître d’ouvrage), les architectes et l’entreprise Bouygues (constructeur) décident de tout faire pour contenir l’empreinte environnementale en choisissant des solutions innovantes : un béton bas carbone pour les infrastructures et fondations, des planchers et poteaux bois pour la superstructure, des peintures à base d’algues… et de nombreux matériaux issus de l’économie circulaire.
Une première dans l’univers du bâtiment tertiaire
« Au moment des grands choix pour la construction, la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire) n’était pas encore en place. Mais nous savions que nous voulions un bâtiment modèle sur le plan de l’environnement et labellisé bas carbone » explique Thibaut Fontanaud, Directeur du projet pour SCOR Investment Partners. L’encadrement des émissions carbone est l’un des éléments de la stratégie du groupe et ils sont précurseurs dans le domaine. « Si nous, propriétaire et maître d’ouvrage, n’impulsons pas la démarche, qui le fera ? » souligne-t-il.
Alors, pour répondre à cette exigence d’économie de carbone à grande échelle, SCOR Investment Partners et Bouygues Energies et Services France, installateur du projet, décident d’exploiter toutes les possibilités du réemploi suivant le crédo : "le bon réemploi est celui qui ne se perçoit pas". Objectif : installer des produits en parfait état et aux performances identiques.
« La décarbonation et le réemploi font pleinement partie de notre stratégie, » détaille Mickaël Pol, chef de service à la direction de projet chez Bouygues Energies & Services France. « La démarche de SCOR Investment Partners nous a donc particulièrement intéressés. Totalement en adéquation avec notre stratégie, nous proposons régulièrement le réemploi. Par ailleurs, la liberté que nous a laissé le client sur ce projet nous permet aussi d’explorer de nouvelles pistes dans ce domaine. »
Avec cet objectif de faible émission carbone du bâtiment tout au long de son cycle de vie (construction, exploitation et destruction), Bouygues Energies & Services questionne d’abord ses fournisseurs sur la possibilité de trouver des produits compatibles. Il rédige ensuite l’appel d’offre pour la distribution électrique ; celui-ci il fait la part belle aux produits issus de l’économie circulaire. De l’appareillage à la moyenne tension, en passant par la Gestion Technique du Bâtiment (GTB), tous les produits doivent contribuer à réduire l’empreinte carbone des 3 bâtiments. Schneider Electric répond donc sur 6 lots, avec des produits en économie circulaire et, quand ce n’est pas possible, des produits à faible émission carbone comme la gamme AirSeT, une gamme sans SF6, gaz à très fort pouvoir de réchauffement climatique.
« Cette demande de produits à émission carbone réduite est une vraie tendance de fond dans tous les appels d’offre, » remarque Santiago Rivero, responsable du compte Bouygues Energies et Services. « Et la France est pionnière dans le domaine, avec des législations qui nous y poussent et une prise de conscience qui se propage. »
L’offre Schneider Electric en économie circulaire
Pour le site "Six Degrés", Schneider Electric a fourni différentes offres en économie circulaire. D’abord l’appareillage (Mureva et Unica) provenant d’une démarche de réutilisation. Avant la loi AGEC, traditionnellement, les produits qui n’avaient pas trouvé preneur étaient repris et détruits. Pour ce projet, ils ont été sauvés de la destruction et ont eu une "seconde chance", évitant ainsi des déchets et donc des émissions de carbone. Ensuite des disjoncteurs Masterpact MTZ ont été remanufacturés dans l’usine de MasterTech, près de Grenoble. Ils sont ainsi passés sur des lignes de reconditionnement dédiées permettant de contrôler la qualité et la performance de tous les composants des disjoncteurs, de remplacer ce qui est nécessaire, pour être requalifiés et bénéficier de la garantie du constructeur.
« Chez nous, répondre en économie circulaire peut prendre cinq formes, » explique Geoffrey Richard, Directeur de l’économie circulaire pour Schneider Electric France. « Cela commence à la genèse des produits avec l’éco-conception et se termine avec le recyclage, qu’on vise à limiter le plus possible. A toutes les étapes (eco conception des produits & packaging, maintien en condition opérationnelle, réutilisation, reconditionnement/remanufacturing et recyclage), nous veillons à limiter la consommation de matières premières, à prolonger la durée de vie et à éviter les déchets. » Nos éco labels Green Premium & Circular Certified assurent la solidité de cette démarche.
De 3 200 références disponibles en septembre 2022, le Groupe en est aujourd’hui à plus de 7 000. Plus de 10 000 unités ont déjà été réparées et remise à neuf rien que dans l’usine dédiée de Privas.
Changement de paradigme
Les modèles linéaires sont à bout de souffle. Tous le disent : extraire les ressources, transformer et produire, consommer puis jeter, c’est terminé !
Pour accélérer cette transformation radicale, le cadre légal est en pleine transformation.
« C’est un tsunami régalien qui se prépare, » a coutume de dire Geoffrey Richard.
La nouvelle réglementation environnementale RE2020 en est un exemple. Elle impose une construction moins émettrice de carbone. L’usage des produits d’économie circulaire fait partie intégrante de la solution.
Il ne faut pas se le cacher : il y a derrière cette transformation un véritable enjeu de souveraineté pour la France, dans sa capacité d’approvisionnement des matières premières.
